Ce que le verdict Chauvin nous indique au sujet de la violence policière et la justice raciale à Montréal

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L'ex-policier Derek Chauvin a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd à Minneapolis, mais ce n'est que le début de la lutte contre la violence policière motivée par le racisme.

Derek Chauvin, l'ancien policier de Minneapolis arrêté pour le tristement célèbre meurtre de George Floyd, a été reconnu coupable des trois chefs d'accusation retenus contre lui: meurtre non intentionnel au deuxième degré, meurtre au troisième degré et homicide involontaire coupable au deuxième degré. Il sera condamné le 16 juin, un an après les manifestations mondiales pour la fin des tueries policières et des violences contre les Noirs. C'est une bonne nouvelle, cette conviction représente ce qui pourrait être un changement de culture imminent entourant les répercussions juridiques pour les policiers agissant violemment au travail.

Cependant, au Canada l'année dernière, 34 personnes ont été tuées par balle par la police, et parmi celles dont la race a été identifiée, 48% étaient autochtones et 19% étaient Noires. N'oubliez pas que seulement 4,9% de la population du Canada est autochtone et seulement 3,5% est Noire.

Le combat est loin d'être terminé. Ici, à Montréal, seulement 8% des policiers s'identifient comme appartenant à des minorités visibles, tandis que 33% de la population de la ville est visiblement racialisée. Un rapport publié en 2019 indique que le SPVM est quatre fois plus susceptible d'arrêter les Montréalais autochtones et noirs dans la rue que ses homologues blancs.

À ce titre, Montréal en action travaille à la mise en œuvre des 38 recommandations sur le racisme et la discrimination systémiques, issues d'une consultation publique à l'échelle de la ville, qui a publié ses résultats l'an dernier. Cette consultation publique a été déclenchée par le plaidoyer et la sensibilisation de Montréal en Action. Les recommandations 17 à 25 visent spécifiquement à lutter contre le racisme systémique ancré dans le SPVM. La consultation publique a révélé que le profilage racial et social est une violation des droits humains fondamentaux des Montréalais et a recommandé des changements essentiels aux programmes de formation, à la structure du conseil, à l'enregistrement et à l'accessibilité des plaintes et aux systèmes de collecte de données du SPVM.

Par exemple, le SPVM ne publie pas de données sur les interactions violentes entre policiers et civils. Cela signifie que si un événement (comme celui-ci, qui est récemment devenu viral dans le parc Jeanne-Mance) s'aggrave et entraîne la mort ou la blessure d'un civil, le public peut actuellement ne pas connaître l'identité du ou des policiers impliqués. La recommandation 18 exigerait que le SPVM publie « des données des activités d’interpellation policières et rende ces données accessibles au public afin de faciliter la recherche et de rebâtir la confiance des citoyens. »

Montréal en action publiera un plan d'action et un rapport d'étape sur les 38 recommandations en juin. Pour suivre notre travail, suivez-nous sur Twitter et Instagram pour des mises à jour régulières.